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Homélie de Bruno Millevoye 6e dimanche de Pâques, 14 mai 2023

Dernière mise à jour : 16 mai 2023


Quelques notes ont été prises au cours du partage qui a permis de préparer cette messe.

Ainsi : « Les textes de ce jour sont comme une feuille de route pour nous guider dans notre vie chrétienne quotidienne. » Mais aussi : « Mieux vaudrait souffrir en faisant le bien » nous dit St Pierre. « On n’est pas toujours d’accord avec tout dans notre religion, dans nos communautés, dans nos familles et cela peut nous faire souffrir »

Cela m’a emmené à réfléchir au bien que nous voulons faire. Faire le bien mais pourquoi faudrait-il souffrir ? Nous pourrions répondre pour éviter de faire le mal. Il y a une lutte et donc une souffrance. Mais c’est un sujet délicat parce que, parfois, dans la souffrance il y a la légitime lutte contre le mal mais ce mal, parfois, il est en nous, ces mal-être qui nous habitent. Nous avons besoin par conséquent d’un motif supérieur au bien qui est l’amour.

Cet amour, c’est celui que nous pouvons trouver auprès du Christ qui a souffert, lui aussi, par amour.

C’est l’occasion de s’expliquer sur un vocabulaire que nous n’apprécions pas : la souffrance, le sacrifice. Nous avons raison de nous en tenir à distance quand la souffrance prend une valeur en elle-même. Nous comprenons en revanche qu’elle fait partie du jeu quand nous cherchons à faire le bien et donc que nous luttons contre le mal. Mais quelque chose de plus grand nous est offert qui est de faire le bien par amour comme Jésus a donné sa vie et fait le bien par amour.

Je relis à ma façon l’évangile de Jean. Si nous aimons Jésus, nous garderons ses commandements, c’est-à-dire que non seulement, nous ne nous lasserons pas de faire le bien mais plus encore, nous en aurons le goût, la joie, nous le ferons par amour.

L’amour est la condition du bien.

Dans nos bonnes actions se cachent parfois un égo qui cherche surtout à se faire valoir. Tous ceux qui s’occupent de bénévoles dans les associations de solidarité en particulier le savent. L’amour de l’autre peut n’être que le prétexte de l’amour de soi-même. Il n’est pas illégitime de trouver une satisfaction dans l’amour du prochain mais jusqu’à un certain point.

C’est la raison pour laquelle Jésus ne nous demande pas d’aimer. Il nous demande de l’aimer, ce qui suppose que nous sortions de nous-mêmes. Il nous demande également de nous aimer les uns les autres là encore pour que nous sortions de nous-mêmes. Et lui-même ne cesse d’aimer en relation avec son Père. Il sort de lui-même.

Ce que Jésus dit : « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. » nous fait entendre que l’amour ne peut que se recevoir. C’est à cette condition qu’il conduit à faire le bien. Et faire le bien conduit à l’amour : « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime. »

Pour faire ce choix, le renouveler, aimez Jésus pour garder ses commandements, nous avons besoin d’une aide et cette aide c’est l’Esprit : « Je ne vous laisserai pas orphelin. »

Les trois lectures évoquent l’Esprit. Dans le livre les Actes des Apôtres, pour résumer, des habitants de Samarie, enthousiasmés par les actions prodigieuses des sept, dont Philippe, se font baptiser. Or, on apprend qu’ils n’ont pas reçu l’Esprit. Alors on envoie Pierre et Jean prier pour eux et leur imposer les mains afin qu’ils reçoivent l’Esprit. Pourquoi ?

Parce que sans l’Esprit, l’enthousiasme du moment ne dure pas, il ne s’inscrit pas dans le temps. Il ne permet pas de garder les commandements de Jésus.

L’Esprit de vérité nous dit l’Évangile est un défenseur qui demeure au contraire de l’enthousiasme et qui nous permet de garder les commandements et d’inscrire dans le temps notre amour de Jésus.

Les sacrements, chacun avec sa spécificité, sont la célébration de l’amour de Dieu et le don de l’Esprit qui inscrit cet amour dans le temps.

Dans les notes prises de notre échange sur les textes, il y a ceci : « Le plus profond, c’est l’amour de Dieu, immuable et toujours fidèle. » C’est cet amour immuable et toujours fidèle que nous célébrons en chacune de nos Eucharisties et que nous recevons dans un morceau de pain devenu corps de Jésus pour qu’il habite en nous et que nous demeurions en lui.





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