Ensemble paroissial Lyon 8

AVC… à vos côtés ?
Trois lettres qui font peur, un petit rien qui vous prive brutalement de toute maîtrise et vous propulse dans un avenir incertain. 
Le Père Bruno MILLEVOYE signait l’édito du dernier numéro d’info soleil et puis voilà, ces trois lettres l’ont fauché sur son vélo alors qu’il pédalait dans le Jura : « J’ai perdu le contrôle de mon corps », nous disait-il. Conscient de bout en bout, il a vécu ce passage sans perdre connaissance et garde la mémoire de chaque instant depuis le début jusqu’à l’arrivée à l’hôpital : « J’ai fait de l’hélicoptère ! ». « J’habite une nouvelle vie » nous disait-il encore. 
Une nouvelle vie pour nous aussi, paroisse, une nouvelle vie sans curé, mais avec le Père Ferdinand Sébré, religieux d'une communauté missionnaire africaine, dont il a été le provincial et qui arrive début septembre comme « administrateur » dans l’attente d’un nouveau curé, peut-être dans un an ?
Avec Bruno, à distance, un lien demeure, peut-être même renforcé. Nous étions sur le chemin d’Assise, quelque part en Italie, lorsque nous avons appris la nouvelle. Assise où Bruno était allé avec un groupe, voyage fondateur d’un élan fraternel pour toute notre paroisse. Nos ampoules, nos bobos, la chaleur, la fatigue sont tout de suite devenus très relatifs et nous avons marché avec Bruno dans le cœur en attendant de pouvoir aller le voir comme beaucoup qui se relayent pour le visiter. L’amitié, les relations, c’est cela qui fait vivre, il nous le confirmait encore lorsque nous l’avons vu. « Pas de désolation ! » était son leitmotiv et une leçon pour nous. Retenu dans sa chambre d’hôpital, il n’est plus notre curé, mais peut-être plus que jamais une ressource pour nous. Parlant du Notre Père, il nous confiait : « Je le disais parce que c’est la prière que Jésus nous a apprise, mais cela ne me touchait pas comme maintenant. J’ai compris que tout est dedans ». Nous pouvons essayer de goûter à quel point « tout est dedans » pour le dire en communion avec lui et surtout avancer avec confiance vers cette « nouvelle vie » qui nous attend collectivement et qui est sans proportion avec celle qui s’impose à lui. « Ça va bien se passer » me disait-il avec un grand sourire, et je ne doute pas que notre capacité à accueillir comme lui l’inattendu y contribuera largement. 
Il prie pour nous, il nous porte et nous montre la voie, et nous pouvons poursuivre ou inventer une relation fraternelle avec lui, avec la grâce de Dieu...
Bruno LACHNITT, diacre et l’équipe d’animation pastorale