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Homélie de Bruno Millevoye, 5e dim. de Pâques, 28 avril 2024

Dernière mise à jour : 30 avr.


1) De l’échange avec les membres de l’équipe baptême sur les textes de ce jour, j’avais le souvenir que nous nous étions dit qu’ils parlaient du baptême. Alors je les ai relus mais je n’ai trouvé aucun des signes du baptême que nous expliquons pendant les réunions de parents : pas l’eau, ni la lumière, ni le parfum, ni même le signe de la Croix. Il n’est pas non plus question du baptême.

En revanche il est bien question des personnes vers lesquelles nous conduisent ces signes : Jésus, son Père, son Esprit. Il est question de la foi qui nous met en relation avec eux. Cela m’a emmené à cette réflexion. Nous parlons des signes qui sont en eux-mêmes parlant : la lumière qui éclaire, l’eau de la vie, l’huile parfumée, une bonne odeur… Mais tous ces signes n’ont pas leur propre finalité. Ils nous aident à croire, ils sont un lien entre nous et Jésus, le Père, l’Esprit.

Je précise ma pensée en donnant un exemple. Je serre la main à une personne. C’est un signe d’amitié. L’amitié est une réalité mais elle ne fait sens que par rapport à la personne bien réelle à qui j’ai serré la main. Le cierge de Pâques qui est devant nous porte une lumière. Cette lumière fait sens par elle-même mais cette lumière, c’est celle du Christ ressuscité vainqueur de la mort…  Des signes accompagnent la cérémonie du baptême mais nous sommes baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. L’Esprit est une réalité, le Père et le Fils aussi. Juste avant ce moment, nous sommes interrogés sur notre foi : crois-tu en Dieu le Père, en son Fils Jésus-Christ, en l’Esprit ?

2) Pour continuer à réfléchir à cette grave question de foi, allons faire un tour dans l’évangile dans lequel Jésus nous parle de lui et de son Père à travers l’image de la vigne comme un signe.

L’image de la vigne est suggestive. Elle laisse à penser. Elle est un monde : le vigneron, les sarments, les fruits. Mais comme un cep de vigne, le discours de Jésus est fait de nœuds qu’on ne sait pas comme défaire. Et puis, il y a ces actes qui font peur : la taille, jeté dehors, sarment sec ramassé, jeté au feu, brûlé. Est-ce qu’il s’agit de nous si nous sommes de mauvais croyants, si nous nous comportons mal ? Notre tendance est de classer en bien d’un côté, en mal de l’autre…

Notre discussion, je parle toujours de l’équipe baptême, nous a conduits à une vision très différente. Il n’y a pas d’abord de contraire, de bien et de mal, il y a un seul enjeu qui est la vie, qui est de porter du fruit en abondance. Devant cet enjeu, il y a alors une question, un choix à faire : d’accord ou pas d’accord. Pour le dire à la façon de l’Évangile : demeurer ou ne pas demeurer ? Croire ou ne pas croire ?

3)Le première lettre de Jean nous fait entendre que Dieu nous commande de croire : « mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus-Christ. » Est-ce que la foi se commande ? Est-ce que la foi par conséquent se choisit ? Est-ce que je peux décider volontairement de demeurer. Et bien je pense que la foi est à la fois une réalité qui nous échappe parce qu’elle est un don, elle vient d’un autre et elle est aussi un choix, une possibilité à la portée de ma volonté.

4) Ce choix s’accompagne nécessairement d’un travail. Nous avons un travail à faire pour demeurer en Jésus, pour croire en lui. Mais comment travailler ? L’Evangile le dit de façon explicite. Je cite : « Vous voici purifiés grâce à la Parole que je vous ai dite. » La parole de Jésus nous purifie. Elle est le travail de taille jusqu’à enlever les sarments secs, et les mettre au feu pour demeurer/croire et porter du fruit. En christianisme, la purification n’est pas d’abord de l’ordre de la morale mais de l’ordre d’un travail qui nous permet de demeure en Jésus, de croire en lui et ainsi de bénéficier de tout ce qui vient de Dieu. L’instrument de cette purification est la Parole qu’il nous a dite.

5) Comment se laisser travailler par la parole ? Et bien comme je viens de le faire avec vous, comme notre équipe l’a fait en lisant et en travaillant ces textes. Ce travail passe par la pensée, par des idées mais ce travail concerne toute notre existence, notre façon d’être et d’agir. Un verset le dit : « Si mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voulez et cela se réalisera pour vous. » Ainsi la parole qui nous permet de demeurer en Jésus est aussi les demandes que nous voulons, que nous pensons être justes pour demeurer en ce monde en disciples.

6) Crois-tu ? Veux-tu demeurer ? Désires-tu cette vie qui vient d’en haut et qui est toute en toi ? En marchant avec une amie il n’y a pas si longtemps que vendredi, nous parlions de la Parole de Jésus. Je lui disais combien j’en bénéficiais sans faire beaucoup d’efforts, simplement en suscitant un échange et ensuite en écoutant. C’est peut-être le plus difficile et le plus réjouissant dans ce travail avec la Parole. Ecouter sans savoir, écouter avec confiance.

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