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Jean-Marc Thomasset

Homélie de Bruno Millevoye, fête de la pentecôte, 19 mai 2024

Dernière mise à jour : 31 mai


Lien vers les lectures - Autour de l’épître aux Galates 5,16-25

Elle nous rappelle ceci, un verset avant le texte que propose la liturgie : « « La loi tout entière trouve son accomplissement en cette unique parole : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » »

La loi, c’est équivalent de la Parole de Dieu qui nous fait entendre et qui nous commande d’aimer comme lui nous aime et d’aimer notre prochain comme nous-même. Mais la loi, c’est aussi un mode particulier de la Parole de Dieu. C’est la loi au sens de commandements. Fais ceci et surtout ne fais pas cela.

Paul, c’est sa conversion, va comprendre que la loi, au lieu d’être ce qui nous apprend à aimer est devenue ce qui nous empêche d’aimer. Pour quelle raison ? Parce qu’elle est comprise comme ayant sa fin en elle-même. Je suis fidèle à Dieu parce que je respecte ses commandements. Non, tu es fidèle à Dieu si tu aimes ton prochain comme toi-même à la façon de Dieu qui t’aime.

Cela conduit Paul à dire aux Galates que le Christ nous a libérés de la loi. Mais la loi au sens de commandements établis que je dois respecter sans me poser de question. En revanche, cette liberté que Jésus nous a obtenue n’est pas une liberté sans but. C’est une liberté dans le but d’aimer mon prochain. C’est la liberté de trouver ce qui va me permettre d’aimer mon prochain comme moi-même.

Pour cela, il nous demande de marcher sous la conduite de l’Esprit Saint. L’Esprit Saint est la loi nouvelle des disciples du Christ. Nous ne sommes pas soumis à une série de commandements préétablis. En revanche, nous sommes engagés à lutter contre les tendances de la chair qui s’oppose à l’Esprit, qui nous trompe sur ce qu’est l’amour de Dieu et du prochain.

Toute la vie spirituelle chrétienne a pour but de nous laisser conduire par l’Esprit pour aimer notre prochain comme nous-même.

Pourquoi me direz-vous ne pas se servir des commandements de la loi ? On a la liste, c’est plus simple.

Parce que, c’est l’expérience de Paul mais c’est surtout le témoignage de l’Evangile du Christ, ça ne marche pas. Si nous n’investissons pas notre propre esprit, notre liberté, notre désir d’aimer pour répondre au commandement de l’amour, nous nous épuiserons. Pire. Notre volonté, sans discernement, de respecter les commandements de Dieu nous conduira à faire le contraire de ce pourquoi Dieu nous les a fait entendre, aimer.

Avant de commenter la piste que Paul nous propose pour vivre sous la conduite de l’Esprit Saint, un dernier mot sur la loi pour les parents.

Je ne reviens pas sur ses limites de la loi. En revanche, elle est pour l’éducation des jeunes indispensable. Toute personne a besoin pour mener le combat de l’amour sous la conduite de l’Esprit d’avoir une base, une structure. Pour le dire vite, ce sont les dix commandements. Il n’y a pas à négocier. Il est nécessaire, avec toute la délicatesse dont nous sommes capables, de les apprendre aux enfants. J’étais hier avec les scouts et les guides de France du groupe Gandhi. Pour vivre ensemble, il y a des règles. Sans ces règles, la vie en commun n’est pas possible.

Qu’est-ce que Paul propose pour vivre sous la conduite de l’Esprit Saint. Je m’en tiens à l’épitre aux Galates. Il propose un fruit. Un fruit, c’est appétissant, ça fait appel au désir et c’est à venir. Si c’est à venir, cela veut dire que j’ai toute la liberté et la responsabilité du comportement qui permettront à ce fruit de se former.

Voici ce que dit une note de la Tob, la traduction œcuménique de la bible de ce fruit.

D’abord, il n’y a pas des fruits mais un fruit : l’amour. Ensuite, il y a les signes que nous nous laissons conduire par le désir d’aimer comme le Christ nous a aimés : la joie et la paix. Il y a notre manière d’être qui permet de s’assurer que nous sommes sous la conduite de l’Esprit : la bienveillance, la patience, la bonté. Il y a ce qui nous conduit à vouloir aimer : la foi qui est donc la racine de l’amour et la douceur qui est l’attitude de ceux qui ont mis leur confiance en Dieu.

Il reste la maîtrise de soi, peut-être la liberté de penser et d’agir en étant soi-même. Ce que dit saint Augustin : « Aime et fais ce que tu veux. »

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