Ensemble paroissial Lyon 8

Manger la Parole

et se laisser manger par elle !

Kierkegaard disait que « la Bible est un livre dangereux ». Si je lui donne le doigt, elle prend la main, et j’y passe tout entier.

Du Livre, chacun de nous a son idée et surtout sa pratique : ignoré, ou gardé comme pièce de musée ; délaissé par incompréhension ou craint pour sa difficulté ; simple au bord de sa table de nuit ou sali des doigts qui le pétrissent quotidiennement. On peut être tenté de le voir comme une écriture vieille de deux mille ans ou bien le recevoir comme la Parole de Dieu envoyée à notre temps. On peut accepter de s’y promener sans tout saisir, ou renoncer par peur de s’y perdre.

Je connais aussi des personnes qui recopient dans un cahier, semaine après semaine, tel ou tel verset trouvé dans les conférences de chaque jour, et qui les relisent régulièrement, s’en laissent imbiber progressivement, se les répètent mentalement. On ne sait plus toujours la référence, mais qu’importe ! C’est comme un suc qui régale le cœur, comme un pain dont on voudrait toujours.

Se laisser prendre par l’élan de la Parole et partager sa course, se retrouver chercheur parmi tous les chercheurs. La Bible n’est pas un livre, c’est un chemin, une aventure, un horizon. Elle s’ouvre avec un appel à quitter ses certitudes, avec Abram. J’aime dire qu’avec les rouleaux (sur lesquels elle est écrite avant que n’apparaissent les codex), on ne peut jamais tourner la page, qu’il y a toujours à chercher encore, à marcher encore. C’est la force de la foi !

« Tes paroles se sont présentées à moi, je les ai dévorées, et ta parole a fait la joie et l’allégresse de mon cœur » (Jr 15,16). « L’homme ne vit pas que de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Jn 6,35). Manger la Parole, c’est partager l’intimité du Dieu qui se révèle par sa parole, pour que nous lui répondions et pour que nous parlions à notre tour. C’est ainsi que Dieu communique sa vie.

Premier exercice donc : où est la Bible chez moi ? Dans quel état ? Comment la mettre en valeur ? Et si elle est sur mon téléphone, comment la rendre proche ? Si vous n’en avez pas, ou qu’elle est un peu trop ancienne… c’est bientôt Noël !

Deuxième exercice, l’ouverture. Seul(e) ou avec d’autres. Ce sera peut-être les conférences de la messe du jour (dans un missel ou sur le Net), ou l’un ou l’autre livre (pour les catholiques, il y en a 73. Bible = bibliothèque !) qui composent le gros Livre. Sur notre paroisse, on peut rejoindre des groupes déjà établis (renseignez-vous !) ou en créer un !

Qui inviterons-nous ?

« Ta Parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route ! » Psaume 118,105.

 Père Bernard VIGNERAS