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Jean-Marc Thomasset

Homélie de Michel DURAND : 34ème dimanche du temps ordinaire, 24 novembre 2024


Homélie de Michel DURAND : 34ème dimanche du temps ordinaire, 24 novembre 2024

« Sa domination est une domination éternelle » (Dn 7, 13-14)

Le Seigneur est roi ; il s’est vêtu de magnificence (Ps 92, 1ab)

« Le prince des rois de la terre a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu » (Ap 1, 5-8)

« C’est toi-même qui dis que je suis roi » (Jn 18, 33b-37) Voir ici

 

Jésus n’est pas roi comme nous avons l’habitude de parler des rois. Il est témoin de Vérité. C’est ainsi que je résume cette page d‘Évangile.

« Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix », dit le Christ

Pour aborder le sens de ces textes il me semble que nous devons réfléchir sur le rôle des rois. Qu’est-ce qu’un roi ? – le premier d’un peuple ; un prince.

Qu’il soit appelé gouverneur, roi ou président, ce prince est le chef d’un ensemble d’hommes et de femmes. Le roi est le chef de la tribu. Le roi, c’est le chef (la tête) qui assure la cohésion de tous les membres qui composent la nation.

Il y a une dimension sacrée dans cette conception de maître de tous.

Pour prendre une image très primitive, je dirais que le roi est lié au totem dressé au milieu du village de la tribu. Il réunit le peuple autour de lui. Il en est le centre magnétique. Tous les regards sont tournés vers lui car il est chargé d’une forte puissance symbolique. Ainsi le drapeau, tellement indispensable dans sa fonction de rassembleur que, aujourd’hui, nous ne voyons aucun chef d’état s’exprimer sans avoir à côté de lui le drapeau national. Le chef proclamera qu’il travaille assidûment au bonheur de tous. Il est le meilleur, le seul capable, pour répondre aux besoins, attentes ou désirs des siens.

Cette dimension du sacré, je la découvre dans les regards que l'on porte sur Notre -Dame de Paris qui sera réouverte, disons, par le président Macron, le 7/8 décembre 2024.

Regardons, un peu, l’histoire biblique. Le peuple hébreu, à son origine, montre un visage différent.

Suivant les conseils de Dieu, il ne veut pas de roi. Il n‘a que des Juges, des hommes destinés à régler les inévitables problèmes que l’on rencontre à cause du vivre-ensemble. Les juges ne se réfèrent qu’à l’unique roi possible : Dieu, le créateur et maître de l’univers.

Mais le peuple hébreu, devant les rois étrangers qui sont des rivaux, refusa cette position originale. Il a imité les autres nations, qui ne sont à cette époque que des Villes-États et se donna, à leur exemple, un roi.

Les prophètes parlant au nom de Dieu, regrettent ce choix en signifiant que les Hébreux vont bientôt en souffrir. En effet, les rois, inévitablement, imposent à leurs sujets de lourdes charges. « Vous serez obligés de payer des impôts ». Le peuple, faible, est écrasé par les rois de la terre.

Reprenons le texte de Daniel (première lecture).

Un homme (comme un fils d’homme), qui ne vient pas totalement de la terre - parce qu’il vient aussi d’en haut, des nuées - apporte une force nouvelle au peuple. Ce peuple, faible et écrasé par les rois de la terre, se voit attribuer par le « Vieillard », le Seigneur qui proclame la royauté éternelle. Les rapports sont renversés. La justice est faite. Le royaume se met en place. En effet, le Royaume de Dieu correspond à l’harmonie des hommes entre eux et de ceux-ci avec Dieu. Cet homme, dans lequel nous prévoyons la préfiguration du Christ, ravive le vieux monde qui s’endort sur ses vieux fondements. Le peuple reçoit une nouvelle force grâce à l’action du Sage qu’est Dieu. Cet Homme est l’Alpha et l’Oméga, le début et la fin de toute chose. Il est le premier né d’entre les morts. Il est l’éternité alors que tous les royaumes terrestres ne font que passer.

C’est du reste ce qui est signifié par l’intervention et l’interrogation de Pilate. Ce roi attaché à un royaume temporaire, consacre Jésus roi en apprenant que le royaume de ce dernier n’est pas semblable aux royaumes terrestres. Par son action, en effet, Jésus montre qu’il est roi dans la mesure où il est maître du monde : il redonne vie aux morts, il redresse les courbés, apporte la paix. Il est la Vérité, l’image de Dieu juste et vrai qui apporte le bonheur à tous.

Jésus est roi, mais pas à la manière du monde. Il est venu dans le monde pour le sauver, lui révélant l’amour du Père.

C’est par Dieu que Jésus est nommé roi de l’humanité. Il est le roi universel aimant tous les humains ; et il aime tellement qu’il ne va pas se dérober devant la mort. Il est le roi qui donne sa vie pour sauver ses semblables.

Or ce peuple n‘est pas seulement, comme dans la première ancienne alliance, une parcelle de l’humanité, les Hébreux, peuple choisi. Ce peuple, c’est l’humanité entière. Jésus, le Christ, est le roi qui, sur toute la terre, installe pour tous les hommes, la Paix. Avec son royaume, les pauvres ne seront plus écrasés. Les pécheurs seront pardonnés. Avec son royaume, chaque personne sera aimée, chaque personne sera délivrée de son mal.

Il est le Roi de l’Univers. Il nous aime tous, quelle que soit notre appartenance sociale, nationale, ethnique. Il apporte Paix, Vérité, Amour. Il est le commencement et la fin de toute réalité. Il est l’unique maître du monde.

Avec ce roi, on entre dans la Vérité ; c’est-à-dire que l’on adopte dans notre vie de tous les jours les vues de Dieu qui offre à tous : bonheur, harmonie, vie de plénitude, éternité, Amour. Ayant, dans la foi, expérimenté cette nouvelle force qui vient de Dieu, nous exultons, Vive le Christ – Roi.

Qu’il en soit ainsi en ces temps de guerres, en cette ville où plus de 200 familles dorment dans la rue.


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