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Jean-Marc Thomasset

Homélie de François du Penhoat, 21e dimanche du TO : ordinaire, 25 août 2024


Homélie de François du Penhoat, 21e dimanche du temps ordinaire, 25 août 2024

 

Dans l’Évangile, il y a comme 2 attitudes opposées : la foule qui abandonne Jésus parce que « cette parole est trop rude » et Pierre qui confesse que Jésus est le « Saint de Dieu ».

Il nous est facile d’avoir un regard critique sur ces gens qui abandonnent Jésus ! Mais ne sommes-nous pas parfois de ceux-là ? Regardons-les avec compréhension, de la même manière que nous sommes indulgents avec nous-mêmes. Est-ce qu’on ne voit pas ce phénomène aujourd’hui : des gens qui quittent l’Église parce qu’elle ne correspond pas à leurs rêves et leurs espérances, parce qu’elle n’est pas parfaite parce que quelqu’un de proche est mort et on ne comprend pas pourquoi un Dieu bon permet cela…

Pierre lui, dit quelque chose qui dépasse sa compréhension de Jésus. Il y a comme 2 niveaux : d’abord, Pierre (et les autres) se sent heureux avec le Maître : « A qui irions nous » ? Jésus instaure une relation de fraternité et à la fois de confiance avec ses disciples, ils voient qu’il est porteur de quelque chose de nouveau et Pierre confesse : « tu as les paroles de la vie éternelle ». Et ose dire : « Tu es le Saint de Dieu ». Pour nous, d’abord créer cette relation de fraternité entre nous et de proximité avec Jésus dans la paroisse et ensuite se laisser inspirer par l’Esprit-Saint. Dans les autres évangiles, quand Pierre fait cette confession, Jésus lui dit : « heureux es-tu parce que ce n’est pas de toi que vient cette Parole mais d’en haut ! » On se rappelle aussi que quand Pierre dit à Jésus, après l’annonce de la Passion : « ça ne t’arrivera pas ! » Jésus répond : « arrière Satan ». Pierre nous ressemble bien : sa proximité avec Jésus lui donne une nouvelle vision de la réalité mais il est prompt à rechercher un chemin tout humain pour le suivre : un amour bisounours un peu léger, sans difficulté… St Ignace et la Tradition spirituelle ont popularisé ces deux tendances : nous sommes devant le choix entre l’Esprit qui nous accompagne dans la difficulté et le Démon qui profite de toutes nos failles pour nous ramener à une manière de faire plus facile toute charnelle.

Jésus nous dit : « L’Esprit fait vivre, la chair ne peut rien ! » Les nouveaux convertis font cette expérience de l’Esprit : ils voient toute la réalité du monde à partir de cette présence amoureuse de Dieu, ça donne à la réalité une nouvelle cohérence ; tout change pour eux quant à leur propre place dans ce monde et la manière avec laquelle il est organisé. Ils découvrent aussi l’Esprit qui nous éclaire sur notre chemin comme le font les phares de voitures sur une route. L’Esprit nous éclaire, nous inspire et nous rapproche de Jésus, nous aide à le découvrir chaque jour avec un aspect nouveau.

Jésus marche avec nous, à nos côtés, il est en nous dans la communion. Il nous faut récupérer cet aspect de « présence ». Nous, les occidentaux, sommes une culture du faire et de l’avoir. Nous oublions cette importance de sentir cette présence à nos côtés : les petits enfants qui jouent dehors aiment sentir la présence des parents pas trop loin ; parfois, nous restons au chevet d’un malade sans rien dire ou faire, ou d’une personne en deuil, juste pour les accompagner. Nous sommes porteurs de cette présence pour l’autre. Elle nous est donnée dans l’Eucharistie, elle part de notre initiative, nous faisons l’effort de venir à la messe comme à un rendez-vous.

Cette présence, nous en avons bien besoin, dans notre Église de France où nous sommes bien souvent découragés… Rappelons-nous les 2 disciples d’Emmaüs : ils marchaient et regardaient en arrière, tristes et découragés (un peu comme nous) ; Jésus se fait présent et marche avec eux ; petit à petit, il rentre dans conversation et il leur explique la logique de tout ce qui se passe… Il se sentent obligés d’aller annoncer ce qu’ils ont vécu !

C’est la même chose que nous dit Saint Paul dans la deuxième lecture : Jésus s’est livré par amour, il se donne encore aujourd’hui à son Église dont nous sommes les membres, il se donne en nous, dans sa Parole, dans l’Eucharistie, dans les frères et sœurs qui sont avec nous, il est au milieu de nous. St Paul nous dit que cette présence du Christ dans l’Eglise est ce qui la sauve malgré tous ses péchés, qui la sanctifie et la purifie de même qu’il l’a fait avec ceux qui l’entouraient quand il était encore sur terre… Accueillons-le ou plutôt, décidons, comme le Fils prodigue, d’aller à sa rencontre, sachant qu’il nous accueillera comme il l’a fait pour celui-ci.

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