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Photo du rédacteurFrancis Roche

Homélie de Bruno Millevoye, fête du Christ Roi, 34e dimanche du temps ordinaire, 20 novembre 2022


La paroisse s’est rendue en pèlerinage à Assise pendant les vacances pour découvrir saint François.

C’est en priant devant le Christ représenté sur cette croix que François a entendu une voix l’appeler à rebâtir l’Église.

C’est la Croix de Saint Damien du nom de l’église dans laquelle il a prié. Nous sommes en 1205 et il a alors 24 ans. Depuis, la croix a été déplacée dans la basilique Sainte-Claire où elle est exposée depuis 1957.

Je vous propose que nous regardions, plus exactement que nous lisions cette icône pour mieux saisir le sens de cette fête du Christ Roi de l’univers.

Avant, un mot sur un épisode de la vie de François qui a précédé ce moment de prière devant le Christ de Saint-Damien

François était très ambitieux. Il voulait être chevalier, servir les rois de la terre. Après avoir failli perdre la vie dans une bataille, il a pris conscience qu’il valait mieux servir le roi du ciel, Dieu. Il a alors voulu, toujours avec la même ambition, aimer comme Dieu nous aime. Or, Dieu aime tous les hommes et surtout ceux que personne n’aime. A Assise, personne n’aimait les lépreux parce qu’ils étaient malades et contagieux. Alors, pour aimer comme Dieu aime, il s’est obligé à aller vers eux. Il a leur fait, comme il l’écrit dans son Testament : « Miséricorde. » Il les a aimés, c’est-à-dire qu’il leur a parlé, qu’il leur a apporté des soins mais aussi de la tendresse. Sa vie en a été transformée à tel point qu’il a décidé de vivre pauvre au milieu des pauvres pour que plus rien ne fasse obstacle à l’amour de Dieu qui l’avait rempli de joie.

C’est donc devant cette croix que François venait prier.

Que découvrons-nous de l’amour de Dieu, du Christ roi de l’univers en lisant cette icône ?

Nous voyons qu’il est grand, majestueux. Il a les bras étendus, grand ouverts comme ses yeux. Tous, nous pouvons venir à lui en toute confiance et il saura regarder chacun de nous.

Nous voyons le bleu sombre sous ses bras. C’est le tombeau dont il vient de sortir. La mort est vaincue.

Nous voyons le rouge au-dessus mais également tout autour de l’icône. C’est le couleur du sang, de la vie donnée de Jésus. C’est la couleur de l’amour de Dieu pour les hommes.

Jésus est vivant mais il garde dans ses mains, ses pieds et son côté les traces de sa passion, de la confrontation avec le mal. Nous voyons sous ses mains, les anges du matin de Pâques.

Il porte un pagne de lin brodé d’or. Le lin était utilisé par les prêtres. Jésus est l’unique grand prêtre qui nous unit à son Père. Il porte une couronne de gloire, une auréole. C’est la couronne du roi qui vient de triompher de la mort.

Il est entouré de Marie et de Jean à sa droite, de Marie Madeleine et de Marie mère de Jacques ainsi que d’un centurion à sa gauche. C’est celui dont le fils a été guéri par Jésus. Nous voyons le visage de cet enfant au-dessus de son épaule gauche.

Aux pieds de ces personnages qui ont tous la même taille sont représentés le soldat qui a transpercé de sa lance le côté du Christ et un de ceux qui ont condamnés Jésus. Ils sont tout petits. Ceux qui font obstacle à l’amour de Dieu sont, en réalité, tout petits. Les méchants, si nous les regardons avec les yeux grand ouverts de Jésus, sont tout petits.

Le Christ ressuscité est aussi représenté dans le médaillon du haut. Il monte au ciel. Le mouvement de sa jambe nous le laisse deviner. Jean-Baptiste et tous les justes qui sont au ciel l’accueillent.

Au-dessus, nous voyons la main de Dieu qui nous bénit en même temps qu’elle donne l’Esprit. C’est désormais lui qui nous transmet la vie, la force d’aimer comme Dieu nous a aimés. A la Pentecôte, quand nous fêtons l’Esprit, le prêtre revêt une étole rouge de la même couleur répandue dans cette icône.

Les personnages, à droite et à gauche des bras de Jésus représentent François et tous les saints et chacun de nous qui nous approchons de Jésus roi de l’univers pour apprendre à aimer comme il nous a aimés.

Si par exemple, nous pensons qu’il faut rebâtir l’Église, nous devrons apprendre à aimer les petits, les pauvres, les malades, les exclus. François peut être un bon guide.

Nous pouvons comme lui nous approcher de Jésus, le prier.

Prier comme le malfaiteur sur la croix et demander : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »

Nous pouvons donc prier quelques instants en relisant un passage de la lettre de Paul aux Colossiens.

« C’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté. Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel. » Col, 1

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