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Ancre 1

« Un enfant nous est né, un Fils nous est donné, éternelle est sa puissance » L’enfant est signe d’espérance. Et celui qu’annonce le prophète Isaïe l’est particulièrement. En effet, Le prophète loin de prédire un quelconque avenir, fait plutôt un dévoilement. Et ce qu’il dévoile, « ce n’est pas l’avenir, c’est l’Absolu » (André Neher). En scrutant le présent avec le regard de Dieu, Isaïe voit ainsi se lever une « grande lumière » sur « le peuple qui marchait dans les ténèbres » (9, 1). Il subodore le surgissement de la joie. D’où vient-elle ? De la naissance d’un enfant, descendant de David, dont le règne sera affermi dans le droit et la justice en vue de la paix d’Israël. Et c’est toute notre Espérance ; l’enfant de la crèche porte l’espérance de tout un peuple.C’est en cela qu’il nous faut recevoir l’invitation du pape François à être des pèlerins d’espérance en cette année jubilaire qui s’ouvrira le 25 décembre.
 

Et pourtant, nous aurions bien des raisons de désespérer face aux événements du monde : lorsque chaque semaine apporte son lot de mauvaises nouvelles, son lot de quotidien difficile à vivre (le péché, la maladie, la solitude, etc.). On est en droit de se demander ce que l’espérance peut bien signifier ? Mais justement, comme nous l’écrivent nos évêques dans la lettre qu’ils nous adressent : « c’est quand les temps sont difficiles que nous avons la belle mission d’être des pèlerins d’espérance » (Vers un jubilé de l’Espérance).
Car l’espérance chrétienne, ce n’est pas un optimisme béat ou le vague espoir de lendemains qui chantent. L’espérance se situe à un autre niveau que l’espoir. Celui qui entretient un espoir peut dire précisément ce qu’il attend : la guérison, la réussite, la résolution d’un conflit, etc. En revanche, celui qui est dans l’espérance ne sait pas vraiment ce qu’il espère, mais il espère ! Il sait que l’horizon de l’avenir est ouvert, quoiqu’il arrive. Et même lorsque tout espoir est perdu, il est encore dans l’espérance !
Il ne faut pas s’y tromper : l’espérance chrétienne n’est pas un manque de lucidité sur la situation réelle et parfois dramatique du monde. Il ne s’agit aucunement de vivre dans une sorte d’autarcie, dans une sorte de bulle hors sol, loin de cette vie. Bien au contraire. Mais la vertu de l’espérance donne de voir plus loin, de garder les yeux ouverts sur un horizon plus vaste, plus grand que notre monde. L’espérance est « comme une ancre sûre et solide pour l’âme ; elle entre au-delà du rideau, dans le Sanctuaire » (Hb 6,19). Elle est comme une ancre solidement plantée dans le cœur de Dieu.
À Noël, cette espérance vient à nous dans la vulnérabilité et dans toute la puissance de salut de l’amour de notre Dieu à travers l’enfant de la crèche. 
En cette fête de Noël et au seuil de cette nouvelle année 2025, accueillons avec foi cette promesse de Dieu annoncée par le prophète Jérémie, « Je vous donnerai un avenir et une espérance » (Jr 29,11), pour être des pèlerins d’espérance. 
Joyeux Noël et bonne fin d’année !
Fr. Ferdinand 

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